De la pandémie … au local
Nous ne sommes pas encore sortis de cette pandémie que des voix s’élèvent déjà pour nous alerter et nous préparer aux pandémies qui vont suivre.
Parmi elles, la voix d’Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne, et celle de Marie-Monique Robin, journaliste, qui a réalisé « Le monde selon Monsanto », « Notre poison quotidien », « Les moissons du futur » et vient de publier « La fabrique des pandémies ».*
Allons-nous entrer dans une ère de confinement chronique ?
A la CLCV nous pensons que tout citoyen, qui est en même temps consommateur, peut faire barrage à ces fléaux qui ne sont pas des fatalités.
En ce qui concerne le SRAS, qui n’a sévi « que » en Asie ou la Covid 19 qui sévit en ce moment sur toute la planète, les scientifiques sont unanimes pour écrire le scénario classique de l’apparition de ces virus : les animaux sauvages porteurs de ces virus sont chassés de leur habitat naturel par la déforestation ; ils viennent au contact des élevages industriels dans lesquels, compte tenu de la promiscuité des animaux, le virus circule rapidement, puis se transmet à l’homme. Le résultat est que l’humanité « patauge » dans une pandémie qui blesse, tue, détruit les économies et renforce les inégalités.
Pour les spécialistes, le meilleur antidote c’est la protection de la biodiversité : Il faut arrêter la déforestation. Ce sera bon pour le climat, bon pour la biodiversité, bon pour la santé !
Mais stopper immédiatement la déforestation, il n’en est pas question ! L’industrie agro-alimentaire a « besoin » d’huile de palme, et les élevages industriels ont « besoin » de soja brésilien OGM, pour nourrir tous nos animaux élevés en batterie, « veaux, vaches, cochons, couvées.. ; » : cercle vicieux !
Alors ? On baisse les bras, on se résigne à faire des provisions en prévision de la prochaine pandémie, et on fait le gros dos … ?
Les Auvergnats, ceux qui ne sont pas adeptes de la désobéissance civile, assistent impuissants à la construction de porcheries industrielles sur leur territoire (Lapeyrouse, Durmignat, Servant, Tronget, Echassières…et les autres), toutes construites selon les normes en vigueur, déversant leurs lisiers légalement dans les champs, polluant les nappes phréatiques et dans lesquelles, chaque cochon a moins de 1 m² pour vivre.
Mais ces Auvergnats sont aussi consommateurs et ils peuvent plébisciter, avec leur porte-monnaie, une viande de meilleure qualité, provenant d’animaux non élevés en batterie, donc nourris en liberté, localement, une viande plus chère – c’est vrai – mais qui n’est pas nécessairement présente au repas tous les jours .
Sûr,il faut emporter sa loupe pour lire les étiquettes, mais cela vaut bien un petit effort !
Parions que la grande distribution, sentant le vent tourner, commencera par réaliser rapidement la reconversion de son rayon boucherie, en attendant celle des autres rayons (plats préparés, épicerie…). Avez-vous vu la vitesse avec laquelle les rayons « bio » ont fleuri dans les supermarchés quand une partie des consommateurs s’est tournée vers les produits de cette agriculture ?
Alors chiche !
Avec « le local « , c’est un moyen d’enclencher un cercle vertueux !
* En 2021, elle fait paraître un livre qui cherche à dégager les leçons de la pandémie de Covid-19. Ecrit à partir d’entretiens inédits avec plus de soixante chercheurs du monde entier, l’ouvrage considère que la pandémie prouve que la destruction des écosystèmes (par la déforestation, l’urbanisation, l’agriculture industrielle ) et la mondialisation menacent directement la santé planétaire.7 Marie-Monique Robin a d’ores et déja annoncé que cette enquête donnerait lieu à un film documentaire, en cours de réalisation.